Protéger les athlètes des dérèglements d’habitudes alimentaires

Qu’est-ce qu’un dérèglement d’habitudes alimentaires ?

Pour une athlète, un dérèglement d’habitudes alimentaires peut souvent débuter par la conviction qu’il n’y a qu’une taille corporelle qui soit acceptable pour le sport qu’elle a choisi. Cette croyance peut faire en sorte qu’une athlète veuille « perdre quelque livres » pour améliorer sa performance ou suivre un régime d’exercice ou alimentaire strict pour maintenir sa taille corporelle actuelle.

On peut parler de dérèglement d’habitudes alimentaires lorsqu’une athlète développe des habitudes alimentaires et/ou d’exercice qui sont nuisibles à son bien-être, comme se préoccuper énormément du gras et du contenu calorique de ses aliments, sauter des repas, couper certains aliments, ou faire de l’exercice pour « brûler » des calories pour faire en sorte que son corps ait une certaine apparence. Dans certains cas extrêmes, cette obsession de perdre du poids ou de « maintenir » une certaine taille corporelle peut conduire à un trouble de l’alimentation (anorexie, boulimie ou hyperphagie).

Un dérèglement d’habitudes alimentaires ne concerne-t-il que la nourriture ?

Bien que la nourriture ou le poids corporel puissent sembler être le principal problème, une athlète aux prises avec un dérèglement d’habitudes alimentaires peut utiliser ce dérèglement comme un moyen d’adaptation à d’autres problèmes ou pressions dans sa vie qu’elle n’est pas prête à affronter d’une façon saine ou directe.

Qu’est ce qui cause un dérèglement d’habitudes alimentaires ?

Il n’y a pas de cause unique à un dérèglement d’habitudes alimentaires – plusieurs choses peuvent rendre une personne vulnérable et l’exposer à développer un dérèglement d’habitudes alimentaires. Nous appelons ces choses des agents stressants. Vous trouverez ci-après quelques exemples d’agents stressants qui, selon les experts, peuvent accroître le risque chez une athlète de développer un dérèglement d’habitudes alimentaires :

  • suivre un régime pour perdre du poids;
  • une faible estime de soi et/ou se comparer elle-même avec les autres;
  • lier sa propre valeur à la silhouette et au poids corporels;
  • une taille et une silhouette corporelles naturellement imposantes;
  • faibles capacités d’adaptation pour faire face au stress, aux conflits ou aux émotions;
  • images négatives dans les médias et modèles de rôle de silhouette et de poids corporels dans la région;
  • antécédents d’abus sexuels, de traumatisme ou de violence;
  • changements dans les situations de vie – comme la puberté, une nouvelle école ou le divorce des parents;
  • préoccupation excessive ou taquineries à propos du poids et de la taille à l’école et au sein de la famille;
  • attentes irréalistes à propos de la silhouette et du poids corporels dans le sport ou dans d’autres activités.

Pourquoi est-ce important d'être conscient des dérèglements d’habitudes alimentaires dans le sport ?

En disant les choses simplement, les athlètes subissent plus de pression que les non-athlètes en matière de silhouette et de poids corporels. En plus des messages nuisibles que reçoivent de nombreuses jeunes filles et femmes sur la façon dont leur corps devrait avoir l’air, les athletes dans certains sports doivent aussi faire face à des exigences pondérales ou esthétiques qui accompagnent leur pratique sportive. Des athletes reçoivent parfois le message que seules certaines tailles et silhouettes corporelles sont acceptables pour leur sport, que cela signifie être assignées à certaines catégories de poids ou d’avoir à porter des vêtements qui mettent en évidence leur silhouette corporelle.

Qui est à risque ?

Selon les résultats de travaux de recherche, de 15 % et 62 % des athlètes féminines font face à des dérèglements d’habitudes alimentaires.

Bien que ces chiffres représentent des athlètes dans une variété de sports, certaines disciplines sportives se sont révélées enregistrer des taux plus élevés de dérèglements d’habitudes alimentaires et, en conséquence, les athlètes qui pratiquent ces sports peuvent être plus à risque :

  • Sports à catégories de poids : boxe, lutte, arts martiaux, aviron, sports équestres, voile
  • Sports d’endurance : course de longue distance, cyclisme, triathlon, natation, ski de fond
  • Sports à composante esthétique : nage synchronisée, gymnastique, patinage artistique, danse, plongeon, animation de foules
  • Sports à accent sur le corps (non jugés) : volleyball (de plage ou intérieur), natation, athlétisme (épreuves sur piste), tennis, saut à ski 

Note : il est important de se rappeler que ces sports ne causent pas de dérèglement d’habitudes alimentaires ! Un dérèglement d’habitudes alimentaires peut affecter des athlètes dans N’IMPORTE QUEL sport où les conditions ne font pas bon ménage avec les circonstances de la vie personnelle de l’athlète ou de ses attitudes à l’égard de la nourriture, du poids, de l’image corporelle ou du sport.

Comment puis-je savoir si une athlète a un dérèglement d’habitudes alimentaires ?

Il peut parfois être difficile de dire si une athlète a un dérèglement d’habitudes alimentaires parce que plusieurs des caractéristiques d’une athlète aux prises avec un dérèglement d’habitudes alimentaires sont les mêmes que celles que certaines personnes perçoivent comme étant les caractéristiques d’une « bonne » athlète. En tant qu’entraîneurs, parents et membres du personnel sportif de soutien, nous devons faire prevue de prudence dans les attitudes et les comportements que nous encourageons et louangeons chez nos athlètes.